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15 èmes Rencontres

Publié le par les psy-causent

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Du « Récital lexical » à l’efficacité de la parole.

Il n’y a qu’un pas et des mots...

 

C’est par la projection d’une vidéo intitulée « Récital lexical » et réalisée par le Collectif ARTAUD (patients/soignants) du Centre de jour Antonin ARTAUD à REIMS (chez notre ami Patrick CHEMLA), que nous avons débuté nos 15èmes rencontres.

Ce Collectif, dans une dynamique et une élaboration partagée, revisite les mots d’un vocabulaire qui nous est commun...

Ce Récital ou ballet lexical est un trésor, de poésie, d’humour, de sens, de recherche, de pertinence.

Un petit moment de bonheur, partagé par tous les participants à notre soirée.

La plupart de ces mots, accompagnés de leurs définitions, seraient probablement très utiles affichés sur les murs de nos services et bureaux ou dans les instituts de formation...

 

Pour le plaisir vous pouvez voir ou revoir sur notre site internet et sans modération cette vidéo/pépite ! (Rubrique Actualités, Récital lexical ).

 

Un grand merci aux animateurs de l’émission de radio « Magik Sud », qui ont réalisé un sujet sur la soirée et interviewé Blandine PONET et Fernando VICENTE avant leurs interventions.

Merci également à la librairie La Renaissance représentée à chacune de nos soirées par Véronique BLANSTIER, autre fidèle de nos rencontres et toujours disponible pour les Psy Causent.

 

Après les rires et les nombreux applaudissements saluant la fin de la vidéo du récital lexical et la performance du Collectif ARTAUD, Blandine PONET, notre premier intervenant à ouvert cette soirée par une intervention intitulée « Devoir de réserve ».

 

Avec son intervention, mêlant réflexion et suspension de son propos pour mieux le reprendre ensuite,  Blandine a ouvert de suite quelques pistes.

 

Comme par exemple l’évocation d’un « arrière pays » que l’on doit se construire pour mieux se ressourcer psychiquement.

Le devoir de réserve pouvant alors consister à déposer quelque chose de la relation à l’Autre, pour le reprendre ensuite plus tard si nécessaire à partir peut être de cet arrière pays.

Au sujet de la fameuse « boite à outils » si chère à Jean OURY et que nous devons nous constituer au quotidien, Blandine précise qu’il s’agit pour elle de faire ces outils à notre main.

Il faut nous dit elle « objectiver ces outils pour les rendre vivants ».

Puis après nous avoir encore donné quelques éléments pour penser le soin, Blandine a laissé le micro et la parole à notre deuxième invité.

Fernando VICENTE a collé dés le début de son propos au thème de la soirée en revenant par exemple sur l’interview réalisée par les animateurs de l’émission de radio Magik Sud.

En reprenant les paroles échangées entre les uns et les autres, il nous a proposé une analyse du contenu et de la signification de ces échanges. Significations bien sûr différentes selon les interlocuteurs. Un exemple pratique.

 

Plus tard, notre invité a abordé le contexte dans lequel nous évoluons au quotidien : « Pas de temps à perdre, être efficace », etc.. Pour autant ce contexte ne doit pas nous empêcher de réfléchir, ni empêcher de laisser s’exprimer la parole des patients, pour la prendre bien sur en compte et prendre en fin de compte... le temps !

La réflexion est de toute évidence indispensable, elle doit, d’après Fernando VICENTE, se mener dans des lieux différents de ceux ou se prenne les décisions.

Il rajoute que la remise en cause permanente, la clinique et la supervision sont bien sur incontournables, indispensables.

Mais qui doute encore de l’importance de ces éléments...

 

Pour Fernando le « symptôme est là pour être écouté...A nous de vouloir approcher l’oreille » !

Il a insisté pour nous dire que l’acte comme réponse ne peut que nous conduire à une répétition du symptôme. En revanche l’écoute du ou des symptômes nous donne une « possible ouverture sur le pourquoi des symptômes ».

Les réponses illusoires fondées sur l’acte retardent cette compréhension.

« On pense donc parfois à tort que le sujet est maitre du commencement comme de la fin de sa crise ». Tellement évident et pourtant...

 

Notre invité a abordé plus loin l’inconscient, la discontinuité qui lui est propre et à laquelle nous devons proposé une « continuité dans notre disponibilité d’écoute ».

Il peut alors arriver une rencontre, même inattendue !

Si nous affirmons, comme de nombreux soignants, que la folie à quelque chose à voir avec des phénomènes psychiques inconscients qui laissent des traces, alors c’est à partir de ces rencontres et autour d’une parole (pour faire remonter ces traces) que « se trouve une possible approche thérapeutique ».

Le mouvement de la Psychothérapie Institutionnelle a toujours travaillé « sur ce champ où tout échange, langage doivent être libérés pour facilité l’émergence d’un savoir refoulé » et ce dans des lieux qui rendent cette circulation et ce mouvement possible : les institutions de soins !

Cet aspect a été l’occasion pour Fernando de rappeler l’importance de ces lieux pour accueillir et développer des méthodes et des pratiques soignantes pour « résister à tout ce qui nous pousse vers une chronicité mortifère ».

Cette réflexion lui a donné l’occasion d’aborder un autre concept, largement développé dans son livre, celui de « Chronicité vivante ».

 

« Nous devons faire le deuil permanent de l’impossible et unique but de les guérir, de façon à nous occuper du quotidien ». Maintenir ce but impossible nous conduirait de manière défensive « à les priver d’une possible chronicité vivante »  maintenant de facto les patients dans une « sédimentation mortifère ».

Fernando VICENTE nous rappelle en fait qu’il est assez facile de se convaincre que rien ne bouge, que les patients ne peuvent pas évoluer, que tout est figé et donc que nous n’aurions plus rien à écouter parce que « l’Autre serait « mort » à tout langage ».

Fernando nous met en garde et nous maintien quelque part en éveil en nous prévenant : C’est de toute évidence de notre propre chronicité que nous devons nous méfier. Il nous faut proposer au quotidien des espaces du dire pour éviter cette dérive.

Fernando a bien sur abordé de nombreux sujets tels que l’analyse, le Transfert, les liens transférentiels parfois fragiles et dissociés « comme le sujet même qui les fabrique ».

A partir de la nécessité de créer, d’ imaginer des espaces pour faciliter les rencontres, Fernando est revenu sur les notions de transfert dissocié, élaboré par TOSQUELLES et sur celle de transfert multi référentiel imaginé et théorisé par OURY. Ou encore le concept de« greffes de transferts » développé par Gisela PANKOW.

Passionnant !!!

 

C’est par la supervision que Fernando a poursuivi son propos présentant le travail du superviseur comme un « facilitateur pour qu’une élaboration, une réflexion et une analyse des liens transférentiels soient possibles » pour bien sûr créer une dynamique soignante.

Il la définit « comme un lieu de réflexion et d’analyse ou chacun avec ses doutes, peut se remettre à sa place, c’est-à-dire dans un espace thérapeutique ».

 

Fernando a tenu a précisé aux nombreux participants à ces 15èmes rencontres : « On ne défend pas ici une idéologie, mais la clinique et une approche humaine des soins »

Et ça ce n’est pas rien !

Il a conclu sont intervention par cette phrase : « J’espère être toujours sensible à la souffrance de l’Autre »...

 

Ce type d’interventions nous redonnent un surcroit d’énergie et nous poussent encore plus pour continuer à proposer des lieux de soins basés sur la libre circulation des patients, des soignants et donc de la parole, favorisant ainsi les échanges et les rencontres possibles.

Nous avons évidement la réponse à notre question de départ !

 

Merci encore à tous les participants pour votre présence tellement importante.

 

Merci bien sûr à nos deux intervenants, Blandine PONET et Fernando VICENTE, pour votre générosité, le contenu de vos interventions, votre désir de partage et de transmission.

Merci surtout pour votre humanité...

A très vite !

 

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